Besançon et son futur tramway.

Génial et révolutionnaire pour les uns, disproportionné, coûteux et inutile pour les autres, le sujet n'a pas fini de faire couler de l'encre.



Le chantier a démarré, et Besançon va connaître de nombreux travaux qui vont redessiner la ville.

Parmi ceux-ci, le remplacement du pont Battant.

En effet, pour des raisons techniques, l'actuel pont doit être démoli pour être entièrement reconstruit.

Pour lui rendre un dernier hommage avant le début des travaux, la ville de Besançon a décidé d'organiser une fête.

Il faut dire qu'à Besançon plus que dans toute autre ville, les ponts sont des monuments emblématiques, auxquels les habitants sont très attachés.

Le centre-ville de Besançon étant une presqu'ile entourée par le Doubs, ses six ponts sont pour lui des éléments vitaux.

Vauban mettra en valeur cet aspect lorsqu'il construira les fortifications de la ville.

Le pont Battant, construit à l'époque romaine, est le premier pont de la ville.

Il a été modifié et reconstruit à plusieurs reprises, au fil des guerres, inondations et aménagements urbains.

Le pont actuel date de 1953 et fut l'un des premiers construit avec la technique du béton précontraint.



La fête organisée par la ville commence avec une petite buvette où du vin chaud est offert aux habitants, venus nombreux.

Ensuite, à 21h, le pont Battant s'embrase par des feux d'artifices d'une vingtaine de minutes.

Jouffroy d'Abbans, déboulonné quelques semaines plus tôt, a malheureusement manqué la fête.



Un collectif de soutien du célèbre bronze a vu le jour grâce aux réseaux sociaux, et bonne nouvelle, la statue sera finalement installée ailleurs au centre-ville pendant les travaux, au lieu végéter dans un hangar.

Moi qui ai, au cours de mes dédalles au centre-ville, traversé ce pont un nombre incalculable de fois, je ne pouvais manquer cet hommage.

Ce compagnon de route, que j'ai foulé de mes pieds pour aller des Passagers du Zinc à la Cour des Miracles en passant par le Maquis, méritait bien un article.

Fouillant dans les archives de mes reportages, je l'y ai même retrouvé plusieurs fois, souvenirs souvenirs...

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Dans la phrase précédente, je viens d'évoquer les noms de plusieurs cafés-concerts piliers de la culture musicale indépendante. Voilà une excellente transition, car l'arrivée du tramway à Besançon n'est pas sans poser quelques problèmes.

Ce nouveau moyen de transport se veut être pour Besançon le principal moyen d'accès au centre-ville. Ceux qui avant, venaient en voiture et se garaient à Chamars ou Battant, seront invités à utiliser le tramway et les parkings relais.

Du moins le jour et en début de soirée... Car après 1h00 du matin, le tramway ne circulera plus. Problème : les cafés-concerts, clubs et petites salles indépendantes sont ouvertes la nuit jusque 1h00 du matin en semaine et 2h00 du matin le vendredi et le samedi.

Voir même plus tard lors de journées évènementielles.

Il faudrait donc que le tramway roule au moins jusque 1h30 la semaine et 2h30 le week-end, et que des dessertes spéciales soient prévues pour les jours de fête.

J'avais signalé ce problème lors de l'enquête publique il y a deux ans.

NB : je suis conseiller municipal dans le village de Boussières, membre de la CAGB. Je suis donc concerné par le tramway en tant qu'habitant et élu.

A mon grand regret, à l'époque, ma remarque n'avait pas suscité grand intérêt.

Parmi d'autres récriminations, Ce point a de nouveau été évoqué lors de la réunion publique du 30 janvier dernier à l'amphithéâtre Louis Pasteur de la faculté de médecine-pharmacie. Mais aucune trace dans le "Besançon Votre Ville" de mars qui vient de paraître ; d'après BVV, les différents "questionnements ont trouvé en large partie réponse avant le coup de sifflet final".

Tout va bien dans le meilleur des mondes, c'est la version officielle.

Par le biais de cet article, je reviens donc à la charge une troisième fois. Je veux croire que l'oubli de cet aspect des choses est involontaire. En effet, lors d'un échange de courrier au sujets de difficultés rencontrées par un café-concert en début d'année, le maire de Besançon m'a écrit partager mon point de vue à savoir que "la culture indépendante (...) est une richesse pour Besançon".

Car l'organisation du tramway, sous sa forme actuelle, ferai de la CAGB une bien curieuse agglomération. Le jour banlieusards et villageois seraient les bienvenus pour travailler et consommer. Mais la nuit, seuls les habitants du centre-ville auraient le droit de sortir...

Besançon est plus qu'une ville, c'est une capitale culturelle pour Franche-Comté. Il est plus qu'évident qu'elle puisse accueillir des visiteurs !