Journées portes ouvertes - 11/02/2012 - ISBA Besançon
Une fois n'est pas coutume, je vais commencer mon article par une réflexion personnelle.
Le photojournalisme, que je pratique depuis quelques années déjà, n'est pas une passion comme les autres. Ce petit boîtier noir voleur d'images a régulièrement eu pour moi des allures de baguette magique. Il m'a ouvert les portes à des univers étranges et permis pas mal de rencontres inattendues.
C'est exactement ce qu'il s'est produit ce samedi. Un de mes amis DJ, m'invite à venir le voir jouer dans un concert, pour que je puisse photographier et filmer son set. Le concert est prévu à la fin des journées portes ouvertes de l'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon (ISBA).
Curieux, je contacte des personnes de l'ISBA... Avant le concert, il va y avoir plein de choses intéressantes à voir toute l'après-midi ; c'est décidé, j'y vais.
Je me retrouve donc à déambuler dans les murs de notre école des beaux-arts. Je ne connais personne là-bas, mais le contact très est facile, je me sens rapidement presque chez moi.
Si il y a quinze ans, on m'avait dit que je ferais cela un jour... je ne l'aurais jamais cru !
Et pour cause : je suis un matheux pur et dur, et sur les bancs de l'école et du collège, il y avait un mur – puis à partir du lycée plusieurs kilomètres – entre les scientifiques et les littéraires.
Curieux hasard, ce "mur" dans le couloir de l'ISBA, progressivement détruit par les visiteurs :
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A la fin de mes études, j'ai commencé à me rendre compte progressivement que cette opposition entre la science et l'art est une énorme erreur.
Et cette journée à l'ISBA apparait comme la confirmation évidente que artistes et scientifiques suivent, sans s'en rendre compte, presque le même chemin.
Le contact avec la matière… la découvrir… la comprendre… la manipuler, la transformer… lui donner un sens… imaginer, créer… puis enfin, presque voir son Golem prendre vie.
Se tromper, mais recommencer une fois, dix fois, cent fois... en gagnant au passage, des trouvailles inattendues. Tel un voyage où la plus belle destination n'est pas forcément celle que l'on s'était fixée au départ.
Avoir un but et s'y accrocher, mais reconnaitre que le hasard peut être notre ami.
J'ai parlé plus d'une heure avec un jeune sculpteur. Lorsque, à partir de bois et d'argile, et après nombre d'heures de travail, une de ses créatures nait, j'ai vu pétiller dans ses yeux la même lumière que celle que j'ai pu ressentir il y a quinze ans quand mon premier bricolage électro-informatique s'est animé après sa mise sous tension.
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Autre point commun entre l'artiste et le scientifique : la récup'. Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme.
Si pour les scientifiques, nombre de recherches, d'innovations et de découvertes puisent leur énergie et leur matière première dans le savoir existant accumulé par nos ancêtres, pour les artistes, c'est pareil.
Objets oubliés, abandonnées, usagés, trop vites laissés à l'abandon par notre société de consommation, reviennent sur le devant de la scène.
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Jouant délicieusement avec anachronismes, contrastes et détournements d'usage, dans les mains des artistes, les objets anciens reprennent vie, sous des formes pouvant être assez insolites.
Et il n'y a pas que les objets qui sont recyclés, les idées aussi. Peinture surréaliste et création numérique font très bon ménage.
Avec ses ateliers aux allures de caverne d'ali-baba, et ses étudiants tour à tour mystérieux, inventifs, excentriques et exubérants, cet après-midi à l'ISBA restera longtemps dans ma mémoire.
Voici un inventaire à la Prévert de qu'on a pu découvrir lors de ces journées portes ouvertes à l'IBSA ; les liens renvoient vers les galeries photos et vidéos correspondantes :
Les expositions et les invités :
- Le vestiaire – défilé de mode en partenariat avec Emmaüs
- Entre cadavre et bagatelle – Sujets tabous : le corps et la vieillesse et la mort
- Installations de Cyril Le Van
- Art Nomad – La plus grande scène du monde… puisqu'elle se déplace pour venir à vous
- Exposition de Sara Ritter – Nos relations avec notre environnement en photo
Les travaux des étudiants :
- Partenariat avec Seviac Cartonnage – Fragile, le carton ?
- Sculpture et céramique – Surprenante matière…
- Travaux 3A Art – Sculptures inédites
- Résonance – L'électricité au service de l'art
- Travaux 3A, 4A et 5A Com – Impertinent et ludique
- Travaux 2A – Récupération et détournements au programme !
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Les ateliers et le matériel de l'école :
- Gravure laser – Un rêve d'ingénieur !
- Menuiserie – Un rêve de bricoleur !
- Serrurerie – Une petite forge en prime
- Photo – L'argentique n'est pas mort, qu'on se le dise
- Peinture – Le nouveau Picasso est peut-être là…
- Espace Gantner – Les arts numériques interactifs
- La bibliothèque – Indispensable et subversive
- Montage vidéo – Vive le cinéma indépendant
- Infographie – L'art s'approprie le numérique
- Gravure – Dans le marbre ou le papier, l'histoire se souviendra de nous
- Sérigraphie – Vous avez dit Pop-art ?
Les animations :
- Brochettes à la Levi-Strauss et baraque à frite – Car on ne peut vivre d'amour et d'eau fraiche
- Le tour de transe – Qui a dit que le vélo d'intérieur était sans danger ?
- Radio Campus – Interviews et instants sonores
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Les concerts :
- Accord' et vous – Des cordes… et du charme
- Hippie Guitarist – Psychédélique !
- Les Rats Bottés – Entre rock et jazz
- D.T.oR – Rock français
- Whyte – Rock français
- Yata – Madeleine de Proust des trentenaires… electro 8-bits
- Boyd Goosman – Digne représentant de la scène électro underground
- 2G2C – De l'electro déjanté pour finir la soirée
- VJing de Nushy Soup et Cosmic Trip Prod – Mise en lumière et en images de vos concerts